quinta-feira, 26 de fevereiro de 2015

Climat : à Manille, François Hollande appelle à un "accord ambitieux"

Les présidents français et philippin François Hollande et Benigno Aquino ont appelé solennellement jeudi dans un "Appel de Manille" à un accord "ambitieux, équitable et universel" lors de la conférence mondiale sur le climat que la France réunira à Paris fin 2015. "Nous appelons la communauté internationale à conclure un accord ambitieux, équitable et universel sur le climat", ont-ils déclaré dans cet appel lu en leur présence par l'actrice Marion Cotillard, soulignant que les résultats de cette conférence "concerneront la vie de milliards de personnes".
"Nous espérons que nous écrirons ensemble l'Histoire à Paris en décembre et que nous ne nous contenterons pas de la regarder se dérouler en simple spectateurs", poursuit l'appel. "Les pays en développement qui ont le moins contribué au changement climatique sont ceux qui souffrent le plus de ses effets", soulignent encore les deux présidents, qui en appellent "à la solidarité et à la justice face au changement climatique" mais aussi à la "solidarité financière et technologique".

"Le devoir d'agir ensemble"

Dès son arrivée aux Philippines pour une visite officielle de deux jours, la première d'un chef d'État français dans cet archipel depuis son indépendance en 1947; François Hollande avait déclaré : "Nous avons le devoir d'agir ensemble et c'est la raison pour laquelle je suis venu ici aux Philippines, pour lancer un appel, pour sceller une alliance". "Il faut changer le monde pour sauver la planète", avait-il renchéri devant un forum de la société civile philippine. Les pays développés "ont suffisamment prélevé de ressources" et "abîmé la planète" pour que leur "premier devoir" soit "de faire justice à l'égard des pays" en développement, selon lui.
Le chef de l'État français avait proclamé fin novembre sa volonté de "laisser une trace" dans l'Histoire en arrachant un "accord historique sur le climat" - universel et contraignant - à Paris. Se disant "effrayé" par les conséquences du réchauffement climatique, François Hollande parcourt le monde depuis plusieurs mois pour appeler à la mobilisation, des Nations unies au Forum de Davos et du Canada aux îles du Pacifique.

Séquelles du super-typhon Haiyan

La France entend ainsi éviter à tout prix la réédition de l'échec cuisant de la Conférence de Copenhague en 2009. L'archipel des Philippines est un des pays les plus touchés au monde par l'élévation des températures. D'une violence inouïe, sans précédent dans les annales, le super-typhon Haiyan et ses vents soufflant à 230 km/h avaient fait plus de 7 350 morts le 8 novembre 2013, rasant villes et villages. Chaque année, les Philippines, un pays en développement de 100 millions d'habitants, sont balayées de juin à octobre par une vingtaine de violentes tempêtes et de typhons. Et leur fréquence augmente.
La délégation française est à la hauteur de ces enjeux avec le patriarche orthodoxe de Constantinople Bartholomée Ier, surnommé le "Patriarche vert" en raison de ses convictions écologiques, des responsables de l'ONU et d'ONG ainsi que l'"envoyé spécial pour la protection de la planète" du président Hollande, Nicolas Hulot. Outre Marion Cotillard, le monde des arts est représenté par une autre actrice française, Mélanie Laurent, engagée comme elle dans la lutte contre le réchauffement climatique. Trois membres du gouvernement, Laurent Fabius (Affaires étrangères), Ségolène Royal (Écologie) et Annick Girardin (Francophonie et Développement), accompagnent aussi le président aux côtés de dirigeants d'entreprises porteurs de projets "verts" (RATP, Suez environnement ou PME engagées dans des projets de centrales solaires), mais aussi de lycéens des Mureaux (région parisienne) qui participent à une simulation de négociations climatiques.

Les Philippines, un "interlocuteur privilégié"

Sur l'île de Guiuan où il fera escale brièvement vendredi matin avant de regagner Paris, François Hollande constatera de visu les lourdes séquelles du typhon Haiyan. Aux yeux de Paris, les Philippines sont un "interlocuteur privilégié" dans la perspective de la conférence de Paris, incarnant une "voix progressiste parmi des pays en développement" alors que certains cultivent "une opposition nord-sud" avec les pays émetteurs de gaz à effet de serre. "Le président Hollande doit prendre l'engagement - en France et à l'étranger - d'en finir avec les énergies fossiles et nucléaires au profit de la transition vers les énergies renouvelables en mettant un terme à l'injustice sociale et climatique qui frappe des pays comme les Philippines", a exhorté Greenpeace jeudi.

Devant les milieux d'affaires, François Hollande a par ailleurs souligné sa volonté et celle de son homologue philippin de "renforcer le partenariat économique" franco-philippin. "Considérables", les besoins des Philippines dans le domaine du développement durable, des infrastructures ou des énergies renouvelables s'élèvent "à plus de 100 milliards de dollars", a-t-il souligné. Le chef de l'État français a évoqué les "projets" d'extension du métro de Manille, l'énergie solaire, la transformation des déchets urbains ou la production d'électricité à partir de la biomasse.

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